Monnaie la plus forte : le dollar est-il plus solide que l’euro ?
Ou bien c’est l’euro qui est plus solide que le dollar ? D’ailleurs comment peut-on vraiment connaitre la monnaie la plus forte ? Voilà des questions qu’on est en droit de se poser ! C’est donc le sujet que nous allons aborder dans cet article !
Quelle est la monnaie la plus forte entre le dollar et l’euro ?
Pour avoir une bonne vision globale, prenons des statistiques entre l’Europe et les USA pour clarifier un peu les choses. À ce jour, il y a une mauvaise compréhension du problème de la part de certains investisseurs, parce que la crise à venir n’est pas spécifiquement une crise de la zone euro.
Que ce soit clair : il n’y aura pas d’effondrement de la zone euro. Et il n’y aura pas de joli refuge sur le dollar américain qui va nous protéger de la crise. Si on compare actuellement les fondamentaux des USA et de l’Europe, on constate qu’ils ne sont pas à l’avantage des USA.
La balance des paiements du dollar et de l’euro
Pour les USA, elle est très corrélée au déficit ou à l’excédent commercial. Sur la zone euro, on accumule des excédents depuis 2012… Nous sommes à 3% du PIB d’excédent en ce moment (niveau très significatif).
Aux USA au contraire, on accumule un très gros déficit depuis 1995. Dans un contexte normal, n’importe quel pays avec un taux de déficit pareil aurait été massacré par le marché. Mais cela ne se produit pas pour l’instant pour une seule bonne raison : aujourd’hui, le dollar est LA MONNAIE DE RÉSERVE MONDIALE. Mais cela ne va pas durer… Donc il y a un avantage clair pour la zone euro de ce point de vue !
Le niveau d’endettement entre la zone euro et les Etats-Unis
Pour faire court : la zone euro est endettée à hauteur de 87,9% de son PIB, ce qui n’est pas très sain. Mais au moins la situation est stabilisée depuis 2010.
Pour nos amis américains, la situation n’est pas la même puisque le niveau des dettes est à 106,1% du PIB. Et en plus, leur situation se dégrade plus sensiblement qu’en Europe (en tout cas avant l’arrivée de Trump).
Les déficits budgétaires de la zone euro et des Etats-Unis
Dans notre situation européenne, cela ne s’est pas mal amélioré. En 2010 on était à -6% et à ce jour, on est remonté à -0,5%. Pas de quoi être fier ! Même s’il y a des pays qui n’aident pas beaucoup comme la France, l’Italie et l’Europe du Sud, on a quand même assez de pays en Europe qui savent comment compenser les bêtises des autres.
Alors que du côté américain, c’est pas la fête, loin de là. Les déficits continuent de se creuser depuis quelques années et on est à -3,8% du PIB. Le budget suivant devrait être encore plus bas (4% ou pire).
Cette présentation des faits en 3 points donne un avantage net pour la zone euro. Mais il faut savoir qu’elle a aussi ses problèmes.
Les problèmes de la zone euro
Le problème majeur et spécifique à la zone euro est le contraste entre Europe du Nord et Europe du Sud, avec des écarts de compétitivité qui se creusent dans un contexte de très grande crise. Et ça, ça peut nous amener jusqu’à l’implosion de l’euro. Mais n’allez pas croire que le dollar va être un refuge en cas de problème !
La crise et les solutions possibles
La crise qui arrive sera, si elle se produit, une crise de confiance dans le système monétaire et financier. Ce sera une crise dans la capacité d’action des banques centrales. Le thème de la bulle depuis 2009 est la confiance des marchés dans les capacités d’intervention “illimités” des banques centrales.
Le jour où cette confiance disparaît, ce sera l’ensemble des monnaies des principaux pays développés qui seront attaqués. Difficile de déterminer qui sera la monnaie la plus forte, car ça ne concernera pas uniquement l’euro ou le dollar. D’ailleurs, je vous conseille d’avoir du cash en dollar, mais seulement en cas de déflation causée par un début de crise.
Car c’est un contexte spécifique dans lequel le papier n’est pas encore attaqué et les opérateurs gardent encore une confiance suffisante dans les capacités des banques centrales.
Il est vrai que dans cette première phase de crise, le dollar sera favorisé mécaniquement face aux autres devises (notamment l’euro) pour une seule raison. Non pas parce que le dollar est plus solide que l’euro ou que d’autres monnaies, mais parce que c’est la monnaie de réserve mondiale qui est donc la monnaie des règlements des dettes : point final !
En cas de trouble économique, les opérateurs vont chercher à rembourser leurs dettes, et donc ils vont vendre des actifs dans des tas de pays qui sont libellés dans d’autres devises pour obtenir des dollars. Et ça, mécaniquement, ça fait progresser le dollar. Donc dans les premières années de crise, le cash en dollar peut être pas mal pour s’enrichir.
Après ces premières années de crise, dès que les opérateurs vont commencer à perdre confiance dans les capacités d’action des banques centrales, là, ce sera plus le cas. Dès qu’on bascule dans la situation d’une perte de confiance après la première étape déflationniste, alors à ce moment-là, les seuls refuges valables seront les actifs tangibles : donc le pétrole et l’or.
La bonne stratégie à avoir
Le vrai défi qui nous attend n’est pas de trouver une banque solide ou la monnaie la plus forte comme valeur refuge inébranlable, mais plutôt de faire les bonnes choses aux bons moments !
Le bon timing, c’est arriver à faire des aller-retours au bon moment entre la stratégie déflationniste (le cash) et la stratégie des actifs tangibles, à savoir le pétrole et l’or. Et ces aller-retours, il vaut mieux le faire un peu plus tôt que prévu, même si on perd un peu d’argent, que de le faire trop tard et donc tout perdre.
En bref, le dollar n’est pas plus solide que l’euro en cas de problème. La seule solution que nous avons pour continuer de gagner de l’argent est de savoir quand faire les aller-retours entre le cash et les actifs tangibles (or et pétrol).
Maintenant, vous avez toutes les informations pour passer à l’action.
Amicalement,
L’investisseur Malin
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